L'année dernière, nous vous avions fait part des actions menées par les groupes de défense de l'environnement et de la santé dans la lutte contre le Triclosan. Cet agent antibactérien est omniprésent dans les produits de consommation courante, PE important et écotoxique contribuant au problème de la résistance aux antibactériens. Vous nous aviez alors exprimé votre enthousiasme à signer les pétitions demandant au gouvernement de bannir cette substance toxique des produits ménagers et de soins personnels. Voici la version définitive de la déclaration, coordonnée par l'Association canadienne du droit de l'environnement, que notre organisme et une quarantaine d'autres du même type ont signée et fait parvenir à l'honorable Catherine McKenna, ministre de l'Environnement et du Changement climatique ainsi qu'à l'honorable Jane Philpott, ministre de la Santé, le 24 février 2017.

En résumé, nous appuyons la décision du gouvernement d’inclure le Triclosan à la Liste des substances toxiques de la LCPE 1999 (dont nous traiterons en détail plus loin dans ce bulletin). Toutefois, nous sommes sceptiques quant à l’approche de gestion des risques proposée, laquelle aurait recours aux plans de prévention de la pollution, des outils étroitement spécialisés et non contraignants sur le plan réglementaire. Cette approche n’interdirait pas l’utilisation du Triclosan dans la fabrication des produits de soins personnels et d’autres produits de consommation qui finissent bien souvent dans nos systèmes d’assainissement des eaux et nos milieux aquatiques. Nous avons constaté des écueils importants dans l’évaluation et le processus décisionnel entourant l’utilisation du Triclosan en ce qui concerne l’environnement et signalé clairement les restrictions substantielles limitant les preuves employées pour déterminer les risques du Triclosan pour la santé humaine. Nous avons donc dressé une liste de 20 études récemment publiées sur le sujet par des chercheurs en santé afin que le gouvernement en prenne connaissance avant de rédiger un plan définitif sur le Triclosan.

Enfin, la décision du gouvernement canadien et sa proposition sur le Triclosan n’envoient pas de signal réglementaire assez clair, selon nous, pour indiquer au marché que le Triclosan devrait être interdit d’utilisation.

L’exemple du Triclosan montre bien pourquoi notre position sur la réforme de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) n’a pas bougé depuis le dépôt de notre mémoire à la Chambre des communes en novembre 2016. Il semble que ce soit le temps de revoir notre mode d’action à ce sujet.