Chris Kupka

Stacy Malkan, conférencière en vedette de la conférence annuelle à la mémoire de Lanie Melamed de l’ACSM, avoue avoir été une « diva du maquillage » à l’adolescence où elle utilisait près d’une vingtaine de produits par jour. Le 16 avril, dans le cadre de sa conférence « Le côté inquiétant de l’industrie de la beauté et des solutions prometteuses pour un futur plus sain », elle a raconté à un auditoire avide comment sa fascination pour les cosmétiques l’avait menée à participer à la création, aux États-Unis, de la Campagne en faveur de cosmétiques sécuritaires.

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Stella Dènommèe et sa fille Gabrielle prennent plaisir à assister à « Girls for the Cure » de Stacy Malkan, à Villa Maria le 15 avril.

Mme Malkan, militante et auteure du livre primé Not Just a Pretty Face: The Ugly Side of the Beauty Industry, a été présentée par Deena Dlusy-Apel, accueillie par l’animatrice Francine Pelletier (membre honoraire du Conseil) et remerciée par Maychai Brown.

La Campagne en faveur de cosmétiques sécuritaires mène son enquête depuis des années sur les ingrédients nocifs dans les produits de soins personnels. En collaboration avec son partenaire, l’Environmental Working Group, elle a mis au point une base de données Web complète (« Skin Deep »). La Campagne traite par ailleurs de la question des toxines dans les cosmétiques directement avec l’industrie. Dans son livre, Mme Malkan cite l’exemple de femmes qui se sont soumises à un contrôle biologique (mesure des produits chimiques dans l’organisme) afin de déterminer leur « charge corporelle » de produits chimiques toxiques. La présence de toxines en quantité inquiétante (par exemple du mercure, du plomb, du phthalate de dibutyle et des produits ignifuges) s’est retrouvée également chez leurs enfants, due à une exposition in utero et à leur environnement.

Stacy Malkan met en garde contre le revers de l’industrie de la beauté, soit la présence d’ingrédients nocifs dans les produits des plus communs, comme le shampooing pour bébés (contenant des formaldéhydes), le rouge à lèvres (contenant souvent du plomb), les crèmes blanchissantes pour la peau (contenant de l’hydroquinone, qui contribue au cancer de la peau) malkanet les colorants capillaires (en particulier les teintes foncées). L’utilisation de tels produits chez les enfants et les jeunes se traduit, avec les années, en une exposition importante. L’auteure nous implore de protéger nos enfants et nos jeunes par la promotion de l’interdiction des produits contenant des cancérogènes connus.

« Le message que j’aimerais faire passer aujourd’hui est que nous avons le pouvoir … de choisir les produits que nous utilisons pour notre corps, les entreprises que nous accueillons sous notre toit et les entreprises que nous appuyons par nos achats. » Nous disposons des moyens, grâce à l’information, à l’innovation, à la militance et à la politique, de changer l’industrie de la beauté. Selon l’auteure, un mouvement collectif est nécessaire, les lois doivent être modifiées et les entreprises doivent être tenues de fabriquer des produits plus sécuritaires et de bien les étiqueter. Stacy Malkan se réjouit que la majeure partie des travaux de la « chimie verte », conception de produits et de procédés qui réduisent ou éliminent l’utilisation et la formation de substances dangereuses, soient faits par des femmes. Elle nourrit en outre l’espoir qu’en ayant plus d’influence sur les plans économique et politique, les femmes opéreront la métamorphose dont l’industrie de la beauté a tant besoin.

Une période de questions animée a suivi la présentation de Stacy Malkan. L’auteure a ensuite pu dédicacer des exemplaires de son livre, dont le produit de la vente était versé à l’ACSM.

Pour en savoir plus :

Campagne en faveur de cosmétiques sécuritaires
www.SafeCosmetics.org (en anglais seulement)

Base de données de l’Environmental Working Group, Skin Deep :
www.Cosmetic Database.org (en anglais seulement)


Avant de donner sa conférence, Stacy Malkan, a accepté de s’entretenir avec les étudiantes de deux écoles secondaires de Montréal à propos de la façon dont l’industrie des produits de beauté utilise les concepts d’image de soi et de valeur personnelle pour faire mousser ses ventes. Plus de 200 jeunes filles et parents sont venus l’écouter à l’École secondaire Westmount High et presque autant au CollÈge Villa Maria où avait lieu le forum printanier « Girls for the Cure » (« Les filles pour vaincre le cancer du sein »). De l’avis de Stacy, les jeunes femmes peuvent jouer un rôle clé dans la sensibilisation du grand public en l’invitant à exiger que l’industrie mette au point des produits de beauté sécuritaires.