Les résultats des ultrasons fournissent des caractéristiques sur les tumeurs. L’American College of Radiology (ACR) a publié des directives sur la catégorisation des tumeurs du sein selon les différentes données des ultrasons. Afin d’évaluer plus précisément la relation entre les résultats des ultrasons et les caractéristiques biologiques des cancers du sein, les données fournies par les ultrasons sur 315 masses au sein ont été recueillies et analysées selon un certain nombre de facteurs. Selon cette recherche, une variété de données provenant des ultrasons caractérisent certains types de cancer, ce qui peut éventuellement être d’une grande aide dans les diagnostics. D’un autre côté, certains cancers du sein peuvent être confondus avec des critères habituellement associés aux masses bénignes. Les diagnostics faux-négatifs pouvant amener de sérieuses conséquences pour la patiente; la connaissance des variations aidera le diagnosticien à éviter la fausse classification des lésions mammaires. Les auteurs suggèrent que les technologues en échographie pourraient connaître les variations de la morphologie des tumeurs mammaires fournie par les ultrasons. (WOJCINSKI S., STEFANIDOU, N.,« The biology of malignant breast tumors has an impact on the presentation in ultrasound »,BMC Women’s Health, vol. 13, no 47(2013))

Chimioprévention pour les cancers du sein. La chimioprévention accompagnée d’inhibiteurs d’aromatases [par ex., le létrozole (Femara), l’anastrozole (Arimidex) ou l’éxémestane (Aromasin)] et de modulateurs sélectifs du récepteur des œstrogènes ou SERM (par exemple, le tamoxifène, le raloxifène ou le torémifène) faitde plus en plus ses preuves et peut réduire de façon importante chez certaines femmes le risque de cancer du sein. Déjà certaines femmes adoptent cette stratégie. Un expert bien connu des inhibiteurs d’aromatases identifie les facteurs clés qui aideraient les patientes à opter ou non pour la chimioprévention. Si une femme est porteuse héréditaire des gènes mutés BRCA-1 ou BRCA-2, qu’une biopsie se révèle anormale, que la patiente soit considérée pré-cancéreuse ou ayant un risqué élevé de cancer, qu’elle soit en pré-ménopause ou en post-ménopause), ait eu un cliché mammaire anormale ou qu’on ait trouvé une grosseur ou un épaississement dans le sein (détectés par auto-examen ou par un médecin), ce dernier et la patiente devraient discuter de chimioprévention. Être Caucasienne et avoir un statut économique ou une scolarité moyenne ou supérieure sont également d’autres facteurs de risque. (GOSS, P. E., « Doc, Should I Take This Pill or Not? », Medscape (20 février 2014))

À Taiwan, la sclérose en plaques est liée à un risque plus élevé de cancer. Une étude portant sur la population totale de Taiwan laisse à penser que les personnes ayant la sclérose en plaques (SP) pourraient avoir un risque accru de développer un cancer, particulièrement un cancer du sein. Des études antérieures n’avaient pas trouvé de correspondance. Les chercheurs admettent que la base de données ne contenait pas assez d’informations sur le mode de vie et les comportements; 1292 personnes ayant la SP ont fait partie de cette étude. Mais les facteurs de risque bien connus, telle la consommation de tabac et d’alcool, n’étaient pas pris en compte dans ces études. De plus, comme la SP est relativement rare à Taiwan, des facteurs génétiques et environnementaux sous-jacents pourraient jouer un rôle. Des études à plus grande échelle seront nécessaires pour aider à améliorer la compréhension de la situation. (SUN, L.M., LIN, C.L., CHANG, C. J., « Increased breast cancer risk for patients with multiple sclerosis », European Journal of Neurology, vol. 21, no 2, p.238-244, (février 2014))

Stadification du ganglion sentinelle (GS). Il n’est pas certain que la stadification du ganglion sentinelle soit valable pour les patientes qui ont descancers du sein à récepteurs d’œstrogènes et de progestérones positifs (ER+) et qui ont subi une chimiothérapie avant la chirurgie. Pour ce faire, un groupe en oncologie de l’American College of Surgeons a  élaboré une étude prospective et multi-centres pour déterminer le taux de résultats faux négatifs lié à des biopsies de GS suivant une chimiothérapie. Pour assurer l’exactitude de cette étude, la technique du GS était suivie d’unedissection standard des ganglions lymphatiques axillaires. Un total de 751 patientes faisait partie de l’étude et 649 d’entre elles avaient subi une chimiothérapie suivie d’unestadification du ganglion sentinelle et d’unedissection des ganglions lymphatiques axillaires. Les résultats démontraient que, pour ces patientes, afin de prévenir un taux inacceptable de résultats de faux positifs, il fallait traiter les GS pour, au moins, trois ganglions. (BOUGHEY, J. C., SUMAN, V. J., MITTENDORF, E. A., « Sentinel lymph node surgery after neoadjuvant chemotherapy in patients with node-positive breast cancer », The ACOSOG Z1071 (Alliance) Clinical Trial., JAMA,vol. 310, no 14, p.1455-1461, 2013))

Bisphénol-A et coupons de caisse. Le bisphénol A, un perturbateur endocrinien chimique, dont sont revêtues les boîtes de conserve, est également présent dans le papier thermosensible des coupons de caisse « crachés » par les GAB, les stations‑services informatisées et les supermarchés. Lorsqu’on a demandé à 24 bénévoles d’être des caissiers, d’imprimer et de manipuler pendant deux heures les reçus provenant de ces appareils, le niveau de BPA dans leurs urinaires était trois fois supérieur au niveau de base, même si, après la consommation d’une soupe en boîte, le plus haut niveau de BPA observé est à peu près de 25 % plus élevé que le niveau de base. Les chercheurs suggèrent donc que les caissiers et caissières qui touchent de façon régulière les coupons de caisse des supermarchés portent des gants. (EHRLICH, S., CALAFAT, A. M., HUMBLET, O., « Handling of thermal receipts as a source of exposure to bisphenol-A », JAMA,vol. 2311, no 8, p. 859-860 (2014))

Trastuzumab (Kadcyla) et radiochirurgie. Un petit nombre de patientes ayant des cancer du sein HER2+ et étant traitées avec une combinaison de médicaments (trastuzumab emtasine, (nom commercial : Kadcyla)) et de radiations ont développé un œdème cérébral, c’est‑à‑dire, uneaccumulation excessive de liquide dans le cerveau. Certaines patientes ayant cette forme de cancer du sein ont reçu des radiations et quelques‑unes ont par la suite développé des métastases au cerveau. Le Kadcyla est un produit relativement nouveau et les médecins ne connaissent pas toutes les interactions possibles. Les symptômes d’un œdème cérébral sont des maux de tête, des nausées, des vomissements, des troubles de la parole et des déficits de mémoire à court terme. Des stéroïdes ont été administrés pour remédier à cette condition. (CARLSON, J. A., NOORUDDIN, Z., RUSTHOVEN, C., « Trastuzumab emtansine and stereotactic radiosurgery: An unexpected increase in clinically significant brain edema, »,Neuro-oncology,  vol. 216, no 2, 3 février 2014, document Web))

Vitamine D liée au taux de survie accru au cancer du sein. Lors du diagnostic, les femmes qui ont des taux sanguins élevés de vitamine D, lors d’un diagnostic de cancer du sein, sont susceptibles de survivre deux fois plus longtemps. Une méta-analyse a examiné cinq études mettant en cause 4443 patientes et a trouvé que, sur une moyenne de 10 ans, pour les patientes ayant des taux sanguins élevés de vitamine D, la mortalité due au cancer du sein était de 44 % plus faible comparativement à la mortalité de celles ayant des taux très faibles. Une étude antérieure avait trouvé que celles ayant des taux sanguins très faibles de vitamine D lors du diagnostic étaient plus susceptibles d’avoir des cancers agressifs. Selon les recommandations de la Clinique Mayo, il faut pour prévenir le cancer, prendre par la bouche, tous les jours, de 400 à 1100 U.I. de vitamine D. Toutefois, cette dernière étude conseille aux médecins de mesurer le niveau de vitamine D de leurs patientes atteintes du cancer du sein et, si ce niveau est déficitaire de donner immédiatement et quotidiennement une dose quotidienne de 40 000 U.I. de vitamine D. (MOHR, S. B., GORHAM, E. D., KIM, J.,« Meta-analysis of Vitamin D sufficiency for improving survival of patients with breast cancer »,Anticancer Research, vol. 234, no 3, p.1163-1166, 2014)).

Disparité élargie entre Afro-américaines et Blanches par rapport aux décès dus au cancer du sein. Dans les 50 plus grandes villes américaines, le taux de mortalité dû au cancer du sein a généralement chuté depuis 20 ans, mais beaucoup moins chez les femmes afro-américaines. L’hypertension, le diabète et d’autres problèmes de santé qui aggravent les situations de cancer sont plus fréquentes chez les femmes afro-américaines, et celles-ci sont plus susceptibles d’avoir des cancers du sein agressifs ne répondant pas à des traitements efficaces; on pense que l’écart du taux de survie est plutôt dû aux différences de qualité de vie et d’accès  aux soins de santé. (HUNT, B. R., WHITMAN, S., HURLBERT, M. S., « Increasing black/white disparities in breast cancer mortality in the 50 largest cities in the United States », Cancer Epidemiology, vol. 238, no 2, p. 118-123, avril 2014))

Les minorités sont plus vulnérables à des déboires financiers après un cancer du sein. Selon dessondages  auprès de 1500 femmes américaines qui étaient à un stade précoce du cancer du sein, les chercheurs ont trouvé qu’un quart de ces femmes ont eu des difficultés financières, à la suite de leur cancer. Comparativement aux femmes blanches, les patientes noires ou latinos souffrant d’un cancer du sein étaient susceptibles d’accumuler des dettes médicales deux fois plus que les autres et ainsi de ne pas suivre leur traitement à cause des coûts. Des survivantes qui habitaient Los Angeles ou Detroit, 35 % de ces femmes ont déclaré avoir dépensé plus de 2000 $ pour leur traitement et 17 % ont dépensé plus de 5000 $. De plus, 12 % rapportent qu’elles ont encore des dettes quatre ans après la fin du traitement. (JAGSI, J., POTTOW, A. E., GRIFFITH, K. A.,« Long-term financial burden of breast cancer: experiences of a diverse cohort of survivors identified through population-based registries », Journal Clin. Oncology, p.1269-1276 (20 avril 2014))

La chimie du cerveau fait l’objet d’intenses recherches. La dysfonction cognitive, qui est un sujet de plus en plus important en oncologie, a fait l’objet d’une présentation orale de la Dre Elizabeth Kvale, de la Supportive Care and Survivorship Clinic, Birmingham, lors d’une récente réunion du National Comprehensive Cancer Network (NCCN). Un grand nombre de recherches sur la chimie du cerveau portent sur des femmes ayant des cancers du sein, subi des chimiothérapies et présentant une dysfonction cognitive; elles comptent pour 20 % à 30 % de toutes les survivantes. Habituellement, les effets persistent des mois ou même quelques années; mais, dans quelques cas, surtout chez les patientes les plus âgées et moins scolarisées, les symptômes peuvent être permanents. Même si les médias s’y sont beaucoup intéressés, il y a peu de protocoles qui guident la gestion médicale de cette condition. Les cliniciens qui ont des patientes se plaignant de tels symptômes devraient s’enquérir de leur capacité à porter attention, à trouver leurs mots, à se souvenir, à penser clairement et à exécuter les tâches quotidiennes. Les patientes apprécient la validation de leurs symptômes. (KVALE, E., « Chemo brain is top of mind », Medscape, (21 mars 2014))

La mortalité due au cancer du sein est en baisse dans la plupart des pays de l’Union européenne. Entre 1989 et 2010, la mortalité due au cancer du sein est en baissedans 31 pays européens, mais on note encore des différences notables entre les pays, et les variations ne peuvent pas s’expliquer simplement par les ressources consacrées aux soins oncologiques. Par exemple, en Norvège et en Italie, le taux a diminué de façon significative, mais moins abruptement en France et en Suède, en dépit du fait que ces deux pays ont mis en place des programmes de dépistage beaucoup plus tôt et que ces citoyennes ont accès au meilleur traitement possible. Par ailleurs, la mortalité des femmes âgées de moins de 50 ans a été grandement réduite tandis que celle des femmes de 70 ans et plus a connu la plus petite diminution. (AUTIER, P.,« Deaths from breast cancer fall in Europe, but unexplained differences between countries remain »,9th European Breast Cancer Conference, Glasgow, (20 mars 2014))

La radiation augmente les chances après une mastectomie. Pour lesfemmes qui n’ont que quelques ganglions lymphatiques positifs, la radiation améliore les résultats après une mastectomie. Même s’il est évident que, quelques fois, les femmes ayant des ganglions lymphatiques sains ne tirent pas profit de la radiothérapie, on pense quand même que la radiation est bénéfique pour les femmes ayant un, deux ou trois ganglions lymphatiques positifs. Ces nouvelles constatations sont basées sur des données recueillies auprès de 8000 femmes choisies au hasard pour recevoir ou non une radiation après une mastectomie unilatérale ou bilatérale. Pour les femmes ayant un, deux ou trois ganglions lymphatiques positifs, la différence entre récidive et décès a été notable. Le risque de récidive des femmes ayant des ganglions lymphatiques positifs était de 46 % au cours de 10 ans suivant la mastectomie comparativement à 34 % pour les femmes ayant aussi reçu des rayons. De plus, 47 % des femmes qui n’ont pas reçu de radiation sont décédées du cancer du sein comparativement à 37 % des femmes qui ont reçu des rayons. (DARBY S., « Radiation improves odds for some women after mastectomy », The Lancet(19 mars 2014) (document Web))

Peut‑on prévenir la moitié de tous les cancers du sein? Selon deuxexperts, si les filles et lesfemmes de tout âge adoptaient un mode de vie plus sain et si les femmes à risque plus élevé prenaient des médicaments préventifs (tamoxifène ou raloxifène), une bonne moitié des cancers du sein pourraient être évités. Les femmes peuvent contrer le risque du cancer du sein en évitant l’alcool et en buvant très modérément, en maintenant un poids santé, en faisant de l’exercice, en mangeant beaucoup de fruits, de légumes et de grains entiers et, si elles ont des enfants, en les allaitant. Le risque associé aux facteurs de modes de vie commence à accroître dès le plus jeune âge, et il est prouvé que la période entre les premières menstruations et la première grossesse pourrait être particulièrement importante dans le facteur de risque du cancer du sein. Par exemple, les chercheurs ont trouvé que les adolescentes qui ne boivent pas peuvent réduire le risque futur du cancer du sein de 20 % à 30 % comparativement à celles qui ont pu au moins un verre au cours des 30 derniers jours. De plus, une femme qui fait de l’activité physique tout au cours de sa vie détient le moyen le plus efficace de prévenir le cancer du sein. Pour de nombreuses femmes à risque plus élevé qui sont dans la cinquantaine et la soixantaine, les avantages de la chimioprévention surpassent les risques. Selon ces experts, les stratégies de prévention sont moins populaires que les efforts pour améliorer le traitement et la détection précoce du cancer. (COLDITZ, G.A., BOHLKE, K., « Priorities for the primary prevention of breast cancer »,CA – Cancer J Clin. (19 mars 2014) (document Web))

Cancer du sein chez les femmes lesbiennes et bisexuelles. Une étudesystématique a cherché à découvrir si le taux de cancer du sein est ou pourrait être plus élevé chez les femmes lesbiennes et bisexuelles.On a répertorié des bases de données en ligne, des recherches non publiées et des sites Web, ainsi que des bibliographies d’articles pertinents. Un total de 198 références a été trouvé. Aucun document ne fournit de taux d’incidence; deux sources ont indiqué des estimations de prévalence plus élevée, quatre n’ont pas présenté de différence, une a conclu à des résultats mitigés, une autre n’avait aucun groupe de comparaison et une dernière ne fournissait pas de taille d’échantillonnage. Toutes les études étaient petites et leur méthodologie et leur qualité étaient déficientes. Même si beaucoup de points d’interrogation entourent cette question, tout porte à croire qu’il y a une plus grande incidence. La seule façon réaliste d’évaluer la situation serait de recueillir de l’information sur l’orientation sexuelle au cours des statistiques de routine, y compris les données d’enregistrement, ou à partir d’études avec  de plus grandes cohortes. (MEADS, C., MOORE, D.,« Breast Cancer in lesbians and bisexual women: systematic review of incidence, prevalence and risk studies », BMC Public Health, no13, p. 1127 (5 décembre 2013))